Le Trouble Dysphorique Premenstruel : une tempête cyclique

Comprendre le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)

Le Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) apparaît pour la première fois dans l’édition de 1996 du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, DSM-IV, comme un trouble à définir plus précisément.


Il est d’abord apparenté à une forme grave du Syndrome Prémenstruel dont les symptômes seraient avant tout de l’ordre de la psychiatrie.

Puis, dans l’édition de 2013 du DSM-V, le TDPM est défini comme un trouble de l’humeur, relevant du domaine de la psychiatrie : « un trouble dépressif, avec une prévalence sur 12 mois allant de 1,8 % à 5,8 % chez les femmes qui ont leurs règles. Les facteurs qui différencient le trouble dysphorique prémenstruel des autres troubles affectifs comprennent l'étiologie, la durée et la relation temporelle avec le cycle menstruel. » .


Le trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM, est aujourd'hui défini comme un trouble de l’humeur cyclique d’origine hormonale. Bien qu’il soit directement lié au cycle menstruel, ce n’est pas un déséquilibre hormonal. Quant il se manifeste, il entraîne une modification de l'état psychologique de base qui impacte fortement l'humeur.


Le Trouble Dysphorique Prémenstruel, bien que très semblable au Syndrome Prémenstruel sur de nombreux aspects, n’en est donc pas un. Même s’il est souvent décrit comme un « SPM sous stéroïdes » et que les symptômes se confondent, son origine profonde diffère de celle du SPM.

Une tempête cyclique

« Je peux être rongée par l’anxiété, je vois tout en noir, je suis incapable de faire des projets ou de me projeter, je m’enferme, je me déteste, j’ai une vision de moi catastrophique. La tristesse est profonde, infinie. La colère est terrible, j’en veux à tout le monde, je me défoule sur mon conjoint, je lui dit des trucs horribles puis j’ai honte. […] Au niveau professionnel, je voulais me reconvertir, j’ai eu mes deux enfants et là j’ai beaucoup de mal à mener un quelconque projet à terme puisque je me décourage complètement tous les mois. J’ai des cycles courts et il me reste peu de jours où je me sens bien. »

- Témoignage recueillis lors de mes recherches pour mon mémoire de fin d'études de Naturopathie.


J’ai tendance à dire que lorsque l’on souffre de Trouble Dysphorique Prémenstruel, la phase lutéale peut avoir l’image d’une tempête en pleine mer :


La mer déchaînée matérialise notre esprit ; la pluie frappante représente les agressions extérieures pour la plupart ressentis puissance mille (la fameuse « susceptibilité » dont on nous accuse sans cesse) ; le tonnerre qui gronde illustre notre colère ; le vent violent et changeant dépeint les douleurs physiques ; les vagues déferlantes, immenses, chaotiques, expriment nos émotions qui se déchaînent. Émotions qui s’entremêlent tellement entre-elles, qu’elles sont justement très difficiles à identifier et à exprimer.

On se noie dans un trop plein d’émotions négatives, d’idées noires, de pensées auto-destructrices. Nous sommes enveloppé dans un brouillard de vulnérabilité qui aveugle nos yeux et notre discernement, s’épaississant au fur à mesure que la fin du cycle approche.

Et puis, les premiers jours de règles, une digue se brise. Le surplus d’émotions, d’idées et de penséess’écoule à l’unisson avec l’endomètre. Rapidement, le soleil jailli, le calme revient, nous laissant essoufflées, épuisées. Et stressées. Car nous savons que nous avons tout intérêt à profiter des quelques semaines de répit qui nous sont offertesavant d’être à nouveau submergées.


Heureusement, à ce stade, on se sent à nouveau plein.e de vie et d’enthousiasme, prêt.e à affronter le monde et ses défis… jusqu’à ce qu’une nouvelle tempête vienne fracasser contre la falaise, notre énergie et notre volonté. Le schéma se répète, inlassablement.

Les origines du trouble dysphorique prémenstruel

3 à 8 % des femmes vivraient cette tempête menstruelle. Parfois, elles la vivent plusieurs mois d’affilés. Pour certaines, c’est plutôt deuxmois sur troiset pour d’autres, c’est assez aléatoire.

Un grand nombre d’entre elles se retrouvent à planifier leur vie autour de leur cycle menstruel, afin delimiter au maximum les conséquences néfastes dans leur quotidien et au sein de leurs relations.


« Handicapant au travail, je me suis mise à mon compte pour gérer les situations où je suis OFF. |Le TDPM] me crée des angoisses quand ça va bien car je me demande comment je vais gérer la mauvaise période. […] Les projets sont souvent à court terme et je suis très vigilante sur mes engagements car parfois je pourrais me lancer dans des projets effarants durant la période où je suis bien.

- Témoignage recueillis lors de mes recherches pour mon mémoire de fin d'études de Naturopathie.


Cette situation entraîne souvent la mise en place de stratégie d’évitement qui, à force, peuvent devenir malsaines.


Le trouble dysphorique prémenstruel est une réaction négative sévère qui se produit au niveau du cerveau. Cette réaction est due à la fluctuation naturelle des œstrogènes et de la progestérone qui se produit au cours du cycle menstruel.


En d'autres mots, le cerveau ne reçoit pas "correctement" et ne traite pas "correctement" certaines informations que lui transmettent les variations hormonales produites par le cycle menstruel.


Les symptômes du trouble dysphorique prémenstruel

Le TDPM regroupe deux types de symptômes d'ordre dépressif : des symptômes affectifs et les symptômes comportementaux/cognitifs.


Ces symptômes surviennent pendant la phase lutéale du cycle menstruel et disparaissent quelques jours après la menstruation.

Les principaux symptômes affectifs
  • changements d’humeur, changements émotionnels : sautes d’humeur, tristesse soudaine, pleurs ou sensibilité accrue au rejet, etc
  • irritabilité, colère ou conflits interpersonnels accrus
  • humeur dépressive, sentiment de désespoir, sentiment de dévalorisation, culpabilisation
  • anxiété ou tension, sentiment d’être survolté.e, « excité.e » ou « à cran »
Les principaux symptômes comportementaux et cognitifs
  • diminution de l'intérêt pour les activités habituelles : travail, loisirs, ami.e.s, études
  • difficulté de concentration, brouillard cérébral
  • léthargie, manque d’énergie, fatigabilité facile
  • changement d'appétit, suralimentation, fringales, crises de boulimie
  • hypersomnie ou insomnie
  • se sentir dépassé.e ou hors de contrôle
  • symptômes physiques : sensibilité ou gonflement des seins, maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires, ballonnements, prise de poids, etc

L'impact du TDPM sur la vie quotidienne

Ce trouble, souvent assimilé à une « période d’enfer »peut causer de graves préjudices émotionnels, professionnels et personnels lorsque l’on en est atteint.e :

- Comportements préjudiciables et impulsifs pouvant entraîner la fin d’un emploi ou d’une relation

- Fatigue extrême, isolement et renfermement entraînant des incompréhensions et ruptures amicales/familiales/amoureuses

- Pensées soudaines et accrues au sujet du suicide et de l’automutilation


« Mon TDPM m'handicape 10 à 15 jours par mois ! Les symptômes physiques sont embêtants mais pas handicapants. Par contre les symptômes psychologiques le sont! Je deviens irritable, la colère que j'arrive à contrôler en dehors de ça devient incontrôlable. Je remets tout en question, surtout au niveau de ma vie privée. Je ressens une profonde déprime, les pleurs deviennent incontrôlables. Le sommeil est également perturbé. Les nuits sont agitées et j'ai besoin de faire des siestes régulières. Ma vie de famille en pâtit, mes proches ont du mal à comprendre et j'ai du mal à contrôler mes accès de colère… […] Je le subis totalement ! »

- Témoignage recueillis lors de mes recherches pour mon mémoire de fin d'études de Naturopathie.

Le sentiment d'avoir deux personnalités

Les personnes atteintes de TDPM font très souvent mention d’avoir « deux personnalités ».


La première est souvent dynamique, pleine de vie, sociable, créative, etc. Tandis que la seconde voit toujours le verre à moitié vide, souffre de la moindre critique et souhaite passer le restant de son existence cachée dans les tréfonds de son lit sans jamais plus interagir avec le monde extérieur.


« Tous [mes]projets sont annihilés en période de TDPM. D’humeur joyeuse dans la vie, je deviens ’’ un autre être ’’ lors de cette période. »

- Témoignage recueillis lors de mes recherches pour mon mémoire de fin d'études de Naturopathie.

L'accompagnement holistique du TDPM

Soulager les symptômes émotionnels

Voici quelques idées self love pour t'aider à apaiser la tempête de la phase prémenstruelle. Cette phase induit le repos et le retour vers soi. Célébrons donc cette période en prenant soin de nous.


  • sois bienveillante avec toi-même
  • accordes-toi le droit de prendre une pause et te sentir triste
  • pose des mots sur tes maux : dans un journal, en chanson, auprès d'un.e thérapeute
  • décharge tes émotions via une activité physique ou créative
  • demande de l'aide à tes proches et des professionnel.les
  • utilise des huiles essentiellents apaisantes, comme par exemple l'huile essentielle de Lavande ou l'huile essentielle de Petit Grain Bigarade
  • fais quelque chose qui te fais plaisir
  • note tes gratitutes au fil du mois et relis-les quand tu ne te sens pas bien
  • pratique la cohérence cardiaque


À mon sens, le meilleur moyen de prendre soin de sa santé mentale, c'est de s'accorder du temps pour soi, de s'offrir de l'amour et d'être moins dur avec soi-même.

Souffrir d'un trouble dysphorique prémenstruel n'est pas une fatalité

De nombreuses disciplines et mises en action permettent d'apaiser le Trouble
Dysphorique Prémenstruel et d'ainsi rendre le cycle plus serein.


Je cite bien-sûr la naturopathie et la réflexologie, pour un travail de fond sur l'hygiène de vie et la mise en mouvement des fluides corporels, mais tu peux également te tourner vers l'ostéopathie, le shiatsu, l'hypnose, etc. et bien-sûr vers ton/ta professionnel.le de santé (médecin généraliste, gynéco, sage-femme, psychothérapeute, etc.)


La prise en charge naturopathique du TDPM

Après de nombreuses lectures, recherches et échanges avec mes clientes, j’ai décidé de proposer un accompagnement holistique et spécifique du Trouble Dysphorique Prémenstruel basé sur les différentes phases du cycle menstruel, en personnalisant mes conseils en fonction de :


  • leurs besoins
  • leur physiologie
  • leur terrain
  • leur vitalité
  • leur demande
  • leur budget


L’objectif de cet accompagnement sera donc de soulager au mieux les symptômes, tout en venant travailler sur les causes amplificatrices du TDPM : le lien qui unie le cerveau et l’intestin grêle, les déficits en neurotransmetteurs, le stress et toute la sphère psycho-émotionnelle, l’inflammation, le déséquilibre neuro-endocrinienet le déséquilibre énergétique.

Objectifs principaux de l'accompagnement :
  • Accompagner à l'écoute du corps, à la compréhension de son fonctionnement interne
  • Proposer une hygiène de vie en lien avec les changements physiologiques et psychologiques provoqués par le cycle menstruel
  • Améliorer la sphère digestive en travaillant sur le foie et les intestins, piliers d'un équilibre hormonal optimal
  • Réguler les niveaux des neurotransmetteurs, ces hormone qui rythment notre humeur et notre énergie
  • Apaiser la sphère émotionnelle et éduquer à la gestion du stress et à l’accueil et la libération des émotions


Dans tout les cas, n'oublie pas que tu n'es pas seul.e dans ton combat contre le Trouble Dysphorique Prémenstruel. Tes proches compréhensifs et des praticien.nes bienveillant.es peuvent t'accompagner sur ce chemin.


>> Tu souhaites te faire accompagner pour apaiser ton Trouble Dysphorique Prémenstruel ? Découvre mon accompagnement de naturopathie spécialement conçu pour t'accompagner, en cliquant ici.


Sources de l'article

Le Manuel MSD Version pour professionnels de la santé / Troubles Psychiatriques / Troubles de l’humeur / Troubles Dépressifs – William Coryel, dernière révision totale en mars 2020

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/troubles-de-l-humeur/troubles-d%C3%A9pressifs#v9170792_fr


Le trouble dysphorique prémenstruel : diagnostic et stratégie thérapeutique, Francesco Bianchi-Demicheli – Revue Médicale Suisse, NO 52, 2006

https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2006/revue-medicale-suisse-52/le-trouble-dysphorique-premenstruel-diagnostic-et-strategie-therapeutique#T1


IAPMD.ORG

https://iapmd.org/i-think-i-have-pmdd

https://iapmd.org/treatment-options


Maudites hormones, Sarah Rodrigue


Mes formidables clientes, qui vivent de mieux en mieux chaque jour avec ce fichu TDPM. Bravo à vous, et merci pour vos témoignages et votre confiance.

Les derniers articles

L'accompagnement holistique

Découvre en quoi consiste en accompagnement global et personnalisé

Reprenons les bases de l'anatomie du corps, avec un focus sur la zone pelvienne (utérus, trompes et ovaires)

Le trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM, est un trouble de l’humeur cyclique d’origine hormonale.

Hello, je suis Manon, naturopathe, réflexologue et professeure de Yoga, spécialisée dans l'équilibre hormonal et la vitalité de la femme. Je te partage des astuces naturelles pour prendre soin de toi au quotidien.

Prendre rendez-vous

Tu souhaites retrouver ton équilibre et ta vitalité ?

Tu souhaites discuter d'abord?

Contacte-moi via WhatsApp

À PROPOS

Hello, je suis Manon, naturopathe, réflexologue et professeure de Yoga, spécialisée dans l'équilibre hormonal et la vitalité de la femme. Je te partage des astuces naturelles pour prendre soin de toi au quotidien.