Accompagner la prise en charge médicale du cancer du sein avec la naturopathie

Avec Anne-Sophie Darrigade, médecin spécialiste dermatologue-allergologue et fondatrice de MORI, nous te proposons des conseils simples et applicables au quotidien pour accompagner ta prise en charge médical du cancer du sein.

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Prévention et sensibilitation : la consultation annuelle et l'auto-palpation


La meilleure prévention de tout cancer repose sur la connaissance de son corps et la consultation annuelle chez un médecin. Dans le cas de cancer du sein, le ou la gynécologue se charge d’effectuer une palpation mammaire rigoureuse sur demande.


Cette palpation peut également être effectuée par soi-même régulièrement, une bonne façon de se familiariser avec cette pratique, mais également avec sa propre poitrine et les évolutions qui se manifestent au fil du cycle menstruel, car les fluctuations hormonales qui rythment ton cycle ont un impact direct sur l’aspect et la sensibilité de tes seins.


Car pour être optimale, l’auto-palpation s’effectue dans une période donnée du cycle et en fonction de la prise d’un contraceptif ou non.


  • Si tu vis avec un cycle naturel, c’est-à-dire que tu n’as aucune contraception, le meilleur moment pour effectuer ton auto-palpation est donc lorsque le taux hormonal est le plus bas : juste après les règles (donc quelques jours avant l’ovulation).


→ C’est également à cette période que tu peux le faire si tu as un stérilet en cuivre, tout en gardant cependant en tête que cette contraception impacte également tes fluctuations hormonales, notamment à cause de son fonctionnement inflammatoire.


  • Si tu prends une contraception hormonale : pilule, implant ou stérilet hormonal, les fluctuations d’hormones ne sont pas dictées par ton corps : c’est le contraceptif qui se charge d’envoyer les hormones dans le système. Dans ce cas, le meilleur moment pour l’auto-palpation est avant les règles si elles sont présentes, ou bien à jour fixe d’un mois sur l’autre.


Si tu constates une grosseur et/ou une modification lors de cette palpation, il est temps d’aller consulter. D’après cancerdusein.org, heureusement, quatre grosseurs sur cinq sont bénignes, c’est-à-dire sans danger.


Un point sur le cancer du sein en France, en 2024


Aujourd’hui, le cancer du sein représente près de 25 % de tous les cancers chez la femme, et moins de 1 % des cancers masculins. Les deux tiers de ces cancers se développent auprès de femmes de plus de 50 ans. L'âge moyen de découverte d'un cancer du sein est de 64 ans en France. Lorsque des femmes plus jeunes sont touchées, c’est la piste héréditaire qui est explorée.


Les facteurs qui augmentent le risque de déclaration d’un cancer du sein sont liés à l’hygiène de vie : la consommation excessive de tabac et d’alcool, mais également l’âge, l’obésité, une puberté précoce additionnée à une ménopause tardive, et les prédispositions génétiques.


Le diagnostic est posé par un médecin, à l’aide de palpation des seins, puis complété avec des examens comme la mammographie et l'échographie et lorsqu'il y a un doute une biopsie (un prélèvement) sera réalisé. Ces examens permettent de mettre en lumière le sous-type de cancer présent :


  • HER2 positif : d’importantes quantités de la protéine HER2 sont détectées
  • Hormonodépendant : d’importantes quantités des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone sont détectées
  • Triple négatif : Aucun de ces trois récepteurs n’est détecté. Ces tumeurs sont donc négatives trois fois, d’où leur nom


La chirurgie et quatre types de traitements sont alors proposés pour combattre le cancer : la chimiothérapie, la radiothérapie, l’hormonothérapie, et les thérapies ciblées.


Pour accompagner au mieux les femmes lors de ce parcours de prise en charge, il est possible de faire appel à la naturopathie. Cette technique d’accompagnement complémentaire se base sur l’alimentation, la mise en mouvement du corps, la gestion du stress et l’accompagnement des émotions, avec notamment l’appui de la micronutrition et de la phytothérapie. Voici les quelques conseils que nous avons regroupés dans cet article.


Pour en savoir + sur la naturopathie, tu peux consulter le site internet de Manon

La naturopathie en renfort


Disclaimer : Lors d'un accompagnement complémentaire à la prise en charge médicale de tout cancer, les conseils de naturopathie doivent être validés par l'équipe médicale. Tout particulièrement lorsqu'il y utilisation de phytothérapie et compléments alimentaires. Travailler main dans la main avec le corps médical est le meilleur moyen de soulager les effets secondaires de la chimiothérapie.

Se nourrir en profondeur

Le traitement contre le cancer peut provoquer des inconforts digestifs : douleurs intestinales, reflux gastriques, etc... et entraîner une déminéralisation du corps.


Afin de limiter les inconforts et de maintenir un organisme en énergie, il est intéressant de privilégier une alimentation riches en bons nutriments. Cuisiner des repas faciles à digérer aidera pour ne pas surcharger le système digestif.


→ Composer des assiettes simples et nourrissantes :


  • On fait la part belle aux légumes de saison et on évite de mélanger plusieurs céréales dans une même assiette
  • Si cela est possible, on essaye de maintenir un apport en protéines suffisant. Elles sont nécessaires pour booster la synthèse des hormones responsables de notre énergie et de notre bonne humeur : dopamine, sérotonine et GABA notamment, indispensables pour accompagner dans cette période de vie
  • Si besoin, n’hésite pas à fractionner tes repas : mange des petites portions plusieurs fois par jour, à 2h ou 3h d’intervalles.
  • Pour lutter contre les nausées, le gingembre est utile, en jus concentré ou en rondelles dans un verre d'eau ; ajouté dans la cuisine. Du gingembre frais sera préférable au gingembre en poudre.
  • Un apport conséquent en oméga 3 est indispensable surtout au cours d'un traitement par chimiothérapie. Les petits poissons, sardines ou maquereaux, sont les aliments les plus dosés mais utiliser l'huile de noix dans les salades ou écraser un avocat sur une tartine permet également d'avoir un apport journalier.


Maintenir une activité physique douce

Une activité physique extra douce, en fonction de ton énergie permettra à ton corps de rester mobile et limitera la perte musculaire.


Les mouvements lents tels que la marche, les étirements doux, et le yoga doux t’aideront à sécréter des endorphines relaxantes et permettront un bon échange sanguin et d’oxygène. Sur le plan émotionnel, le mouvement induit souvent un état de bien-être général.


  • Les exercices de respiration sont une bonne alternative pour les jours où bouger ne te semble pas envisageable. Ils aident l’oxygène, le sang et les énergies à parcourir le corps et à se renouveler.

-> Tu peux essayer la bien connue cohérence cardiaque, ou bien varier avec une respiration carrée ou une respiration dynamisante. Cette dernière s’effectue en inspirant par le nez sur 6 temps et en expirant par le nez sur 4 temps.


  • Tu peux également opter pour le yoga de la femme doux, et ainsi t’offrir un moment cocooning.

-> Ce yoga apporte une notion de lenteur, de douceur et d’empourvoirement du corps qui aide à se reconnecter à nos sensations et à nos émotions. Les mouvements lents et fluides sont accompagnés de respiration et de visualisation, pour une détente et un ancrage maximal.


S'accorder du repos

L’idée n’est pas d’enfoncer des portes ouvertes, mais prendre du repos, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire.


Or, le repos est indispensable à la guérison du corps et du cœur. Alors n’hésite pas à faire des siestes pour recharger tes batteries, à bouquiner tranquillement pour te ressourcer et te changer les idées, à prendre des bains pour te relaxer, et à accepter de dire non pour préserver son énergie.


Se réconforter avec la phytothérapie

Consommer des infusions relaxantes pour apaiser l'appréhension et le stress, accompagner un bon sommeil et soulager les inconforts digestifs.


Choisir des plantes douces qui ne possèdent pas d’interaction ni de contre-indication avec les actifs du traitement en cours : menthe, verveine, thym, mélisse, sont des plantes pertinentes pour soulager le stress et les troubles digestifs et intestinaux.


🍵 La recette favorite de Manon, à boire tout au long de la journée : 1 cc de menthe verte, 1 cc de thym et 1 cc de mélisse à infuser dans une tasse d'eau frémissante.


Contrairement aux idées reçues, les infusions n’hydratent pas suffisamment l’organisme. Il est donc judicieux d’accompagner les boissons chaudes avec un verre d’eau.


Une bonne hydratation est importante pour le corps entier, cerveau inclus. De plus une hydratation correcte (au moins 1,5 litre par jour) permet d'éliminer via les reins les excédents de traitements ou les métabolites post-chimiothérapies.


S'appuyer sur des compléments alimentaires pertinents

Les compléments alimentaires vont aider à soutenir l’organisme pendant et surtout après le traitement par chimiothérapie.


Au cours du traitement par chimiothérapie, Anne-Sophie ne conseille pas de prendre des compléments alimentaires, en dehors des oméga-3 en capsules qui peuvent être un renfort pour mieux tolérer la chimiothérapie (mais souvent on n'a pas envie de les avaler) et des plantes en infusion ou en Elixir pour aider au drainage et au sommeil.


Dans les suites des mois de traitements par chimiothérapie ; il sera pertinent de faire une cure des plante qui aident à nettoyer le foie. Le foie est en effet l'organe qui travaille beaucoup pendant le traitement. Opter pour des plantes douces sera préférable, afin de ne pas épuiser ce foie qui aura travailler d'arrache-pied ! On parle notamment de plantes hépatoprotectrices, qui donne un coup de pouce au foie tout en le protégeant de l'épuisement.


La Spiruline (une micro-algue) riche en fer, en protéines et en vitamine A peut être un soutien pour retrouver son énergie.


Une cure de Magnésium est indispensable car c'est un oligo-élément rapidement consommé lors des stress physiques ou moraux, et il n'est pas assez présent dans les aliments. Attention, le magnésium marin n'est pas assimilé par l'organisme humain. La forme bysglicinate est à privilégier, toujours associée à de la vitamine B6 pour une absorption optimale.


Une cure de Vitamine C, qui a une action anti-oxydante, peut être une aide pour régénérer les tissus et reconstruire le système immunitaire. De plus un apport, en vitamine c est important pour se recharger en fer.


-> Dans tous les cas, les cures de vitamines ne doivent pas excéder 2-3 mois.


Si vous prenez des infusions, les plantes doivent être bio et il faut être vigilant quant aux phytooestrogènes présents dans les plantes. Il est nécessaire d'être bien conseillé, souvent les médecins ont peu de connaissance en micro-nutrition d'où l'aide complémentaire par un(e) naturopathe ou chez MORI, lieu dédié à la micro-nutrition et aux conseils santé centrés sur l'alimentation sur Bordeaux ou en ligne sur mori-nutri.com.


En résumé

Pour tente de vivre au mieux cette période, nous te conseillons de :


  • faire le choix d'aliments simples, riches en fibres pour reconstituer la flore digestive et en protéines pour conserver un métabolisme de base sain
  • limiter les aliments ultra-transformés qui sont source d'inflammation
  • privilégier des huiles riches en oméga 3 et 6 et opter pour une supplémentation si nécessaire
  • conserver une hydratation quotidienne suffisante
  • bouger quand cela est possible, pour garder le moral et une forme physique importante pour ta santé sur le long terme (et non pour être canon à la plage, ça c’est juste le bonus 😉)
  • te reposer autant que nécessaire, sans culpabiliser
  • aider ton corps à retrouver son énergie avec de bonnes habitudes et les bons compléments alimentaires
  • Tous ces conseils simples mais sains et efficaces permettrons à ton organisme de se réparer suite à la lutte menée contre le cancer.


Nous espérons que ces conseils apporteront un peu de douceur au cours de cette période de vie. Si tu as des questions ou si tu souhaites échanger sur ce sujet, n'hésite pas à nous contacter, nous serons ravis d'échanger avec toi.


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Hello, je suis Manon, naturopathe, réflexologue et professeure de Yoga, spécialisée dans l'équilibre hormonal et la vitalité de la femme. Je te partage des astuces naturelles pour prendre soin de toi au quotidien.

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Crédit photos : Nathalie Thomas https://nathaliethomas.fr/